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Titre | Encyclopédie, art. « Peinture », tome XII |
Auteurs | Jaucourt, Louis de |
Date de rédaction | |
Date de publication originale | 1765 |
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, p. 267
L’imagination s’est bien exercée pour trouver l’origine de la peinture ; c’est là-dessus que les poëtes nous ont fait les contes les plus agréables. Si vous les en croyez, ce fut une bergere qui la premiere, pour conserver le portrait de son amant, conduisit avec sa houlette une ligne sur l’ombre que le visage du jeune homme faisoit sur le mur. La Peinture, disent-ils, La brillante Peinture est fille de l’Amour. C’est lui le premier inspirant une amante, Aux rayons de Phébus guidant sa main tremblante, Crayonna sur un mur l’ombre de son amant. Des diverses couleurs le riche assortiment, L’art d’animer la toile et de tromper l’absence, Ainsi qu’à d’autres arts lui doivent la naissance. Ce sont là des apologues inventés pour l’explication de cette vérité, que les objets, mis sous les yeux de l’homme, semblent l’inviter à l’imitation ; et la nature elle-même, qui, par le moyen des jours et des ombres, peint toutes choses soit dans les eaux, soit sur les corps ont la surface est polie, apprit aux hommes à satisfaire leurs goûts par imitation.
Dans :Dibutade et la jeune fille de Corinthe(Lien)
, p. 268
Après m’être étendu sur les charmes de la Peinture, je voudrois pouvoir découvrir l’origine de cet art, en marquer les progrès et les révolutions ; mais tous les écrits où les anciens avoient traité cette partie historique sont perdus ; nous n’avons pour nous consoler de cette perte que les ouvrages de Pline, qu’il faut lire en entier, et dont par conséquent nous n’entreprendrons point de faire ici l’extrait. C’est assez de remarquer avec lui, que la recherche qui concerne les commencemens de la peinture, n’offre que des incertitudes. Les Egyptiens, dit-il, assurent que l’art a pris naissance chez eux six mille ans avant que de passer dans la Grece, ostentation manifestement frivole. Il ne conteste point à l’Egypte d’avoir possédé les peintres les plus anciens ; il reconnoissoit même le Lydien Gigès pour le premier inventeur de la peinture égyptienne, soit qu’il n’en restât plus de son tems aucun monument, soit que les ouvrages y méritassent peu d’attention, parce que la politique des Egyptiens avoit toujours entretenu la peinture, selon Platon, dans le même état de médiocrité, sans aucune altération et sans aucun progrès ; mais les Grecs la porterent au plus haut point de grandeur et de perfection. De la Grece elle passa chez les Romains, sans y produire cependant des artistes du premier ordre. Elle s’éteignit avec l’empire, et ne reparut dignement en Europe, que sous le siecle de Jules II. et de Léon X.
Dans :Les origines de la peinture(Lien)